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Soutenance de thèse de M. Teriitutea Quesnot

04 novembre 2016 9 h à 12 h

Lieu : Pavillon Charles-Eugène-Marchand, Salle Hydro-Québec (1210)

Titre de la thèse :
La spatialité algorithmique – Apports, limites et réductions de la personnalisation algorithmique dans l’assistance à la navigation et au wayfinding.

Résumé :
L’objet de cette thèse de doctorat porte sur l’assistance à la navigation et à la planification d’itinéraires (wayfinding) fournie par les systèmes d’aide à la navigation (communément appelés « GPS ») et les plateformes cartographiques en ligne (p. ex. Google Maps). Les sciences cognitives et la géographie humaine en forment le socle théorique et conceptuel et offrent des énoncés de base : des instructions de navigation optimales incluent nécessairement des points de repère à chaque changement de direction; l’aide au wayfinding à partir d’un support cartographique n’est effective que si l’utilisateur acquiert ou dispose d’un minimum de connaissances spatiales. 

Dans un contexte où les données massives prennent une ampleur considérable, la personnalisation algorithmique s’impose comme une norme, comme une fonctionnalité inhérente à tout système dit « intelligent ». Pour une partie de la communauté scientifique, la personnalisation d’instructions de navigation et d’itinéraires est donc synonyme d’évolution. Cette assertion mérite d’être confrontée à l’épreuve des faits. Car au fond, une personne qui parcourt un environnement connu utilise-t-elle toujours un GPS? Si elle le fait, a-t-elle nécessairement besoin d’un point de repère familier à chaque changement direction? Dans le même esprit, a-t-elle réellement besoin d’un itinéraire personnalisé lorsqu’elle prépare ses déplacements à l’aide d’une plateforme cartographique? Évaluer l’impact de la familiarité spatiale sur la sélection de points de repère (en situation de navigation) et la planification d’itinéraires (à partir d’une plateforme cartographique) constitue l’objectif de recherche principal de cette thèse organisée en deux volets complémentaires. Le premier consiste à vérifier à partir d’une expérimentation de navigation virtuelle s’il existe bien une relation statistiquement significative entre la familiarité spatiale des participants et la saillance sémantique des lieux urbains. Le second volet, plus qualitatif, explore dans un premier temps les usages des plateformes cartographiques par le biais d’entretiens semi-directifs ; puis dans un second temps, analyse les stratégies cognitives de wayfinders familiers et étrangers aux villes de Québec et de Montréal à partir d’expérimentations basées sur la méthode de la pensée à voix haute. 

Cette recherche démontre notamment que des lieux qui bénéficient d’une attraction sémantique élevée captent l’attention des individus qui ont une connaissance préalable de l’environnement parcouru. Ces derniers ont tendance à sélectionner des points de repère familiers le long des itinéraires calculés par la plateforme cartographique. Si ces résultats accréditent la thèse algorithmique, il est important de souligner que cette manière de procéder limite l’acquisition de nouvelles connaissances spatiales. Elle peut également engendrer d’autres dommages chez l’utilisateur comme une dépendance vis-à-vis du système ou bien une diminution de sa capacité à interpréter une carte. Dans la mesure où ces éléments remettent en question les bénéfices de la personnalisation des systèmes d’aide à la navigation et au wayfinding, il serait sans doute plus judicieux d’envisager des solutions qui favorisent l’engagement actif de l’utilisateur; notamment dans la composition de l’itinéraire.

Informations supplémentaires :

Membres du jury

Président

M. Marc Cocard
Université Laval, Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique

Examinateurs

M. Stéphane Roche, directeur de recherche
Université Laval, Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique

M. Michel Lussault, codirecteur de recherche
École Normale Supérieure de Lyon, Département des sciences sociales (France)

M. Thierry Joliveau, examinateur externe
Université Jean Monnet – Saint-Etienne, Département de géographie (France)

M. Geoffrey Edwards, examinateur
Université Laval, ​Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique

M. Éric Guilbert, examinateur
Université Laval, Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique

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